Notre présupposé fondamental : la Bible est la Parole de Dieu Sola et Tota Scriptura !
Nous
croyons que la Parole qui est contenue dans ces livres - du Canon de
l'Écriture Sainte - a Dieu pour origine et qu’elle détient son
autorité de Dieu seul et non des hommes. Cette
Parole est la règle de toute vérité et contient tout ce qui est nécessaire
au service de Dieu et à notre salut ; il n’est donc pas permis
aux hommes, ni même aux anges, d’y rien ajouter, retrancher ou
changer. Il
en découle que ni l’ancienneté, ni les coutumes, ni le grand
nombre, ni la sagesse humaine, ni les jugements, ni les arrêts, ni
les lois, ni les décrets, ni les conciles, ni les visions, ni les
miracles, ne peuvent être opposés à cette Écriture sainte, mais
qu’au contraire toutes choses doivent être examinées, réglées et
réformées d’après elle. (Confession de La Rochelle, article 5) Voir à ce sujet : |
et de trouver en Lui son bonheur éternel"
Le mot grec katholicos vient ... de la juxtaposition de deux mots : kath = selon, et holos = le tout. Au sens qualitatif,
qui est le sens principal et prioritaire, entraînant le sens quantitatif,
spatial ou temporel, « catholique » signifie « selon le
Tout de la Révélation normative qu'est, pour l'Églises la sainte Écriture
». Nous devons, certes, croire à l'universalité
de l'Église dans l'espace, et à la continuité et perpétuité
de l'Église dans le temps, mais nous devons croire, d'abord et
surtout, à la catholicité de l'Église de Dieu dont la première
obéissance est d'être, et de rester fidèle à la totalité
de
la parole de Dieu. Lorsque saint Athanase se trouvait solus contra mundum,
seul face au monde - et à l'Église universelle ! - (avec quelques-uns
tout de même), c'est lui qui était catholique, en
affirmant fermement, « selon le tout de l'Écriture », la divinité de
la Personne de Jésus-Christ, consubstantielle à la Personne du Père,
vraiment Dieu et vraiment homme, alors que l'« univers », qui
l'entourait et le persécutait sans relâche, était hérétique,
évêques en tête, puisqu'arien. Être
« catholique »,
c'est respecter le tout inséparable du texte de l'Écriture, dans
l'adoration de Celui qui en est l'Auteur premier et souverain ; c'est
refuser de « choisir » dans l'Écriture ; c'est refuser l'hérésie
(en grec l'aïresis = le choix ; du verbe aïretizô
- à l'aoriste : héretisa - = choisir). Aussi
le « SOLA SCRIPTURA » (= la norme, c'est LA SEULE ÉCRITURE) doit-il
être accompagné du « TOTA SCRIPTURA » (= la norme, c'est L'ÉCRITURE
DANS SA TOTALITÉ). Selon l'Écriture sainte, pas plus (SOLA), pas moins
(TOTA). Le
mot opposé au mot catholique est le mot hérétique.
Et vice versa. (Pierre
Courthial, La
Foi Réformée en France, pp. 15s) |
La foi et la Foi !
A
la distinction du pluralisme et de la pluralité, qui
s'opposent, il faut ajouter la distinction de la foi (avec
un f) et de la Foi, qui ne doivent pas être opposées. Nos
vieux théologiens, qui ne planaient pas dans le vague, distinguaient,
selon l'Écriture, la fides
qua creditur,
la
foi personnelle par
laquelle on croit,
et
la fides
quae creditur,
la
Foi objective qui
est crue
parce
que révélée. Quand,
par exemple, la Bible nous rapporte qu'Abraham eut foi dans le
Seigneur, que Jésus dit : Ayez foi en Moi, ou qu'Étienne était un
homme plein de foi, il s'agit de la
fides qua creditur, de
la foi personnelle par laquelle on croit. Mais
quand, par exemple, la Bible nous rapporte que Paul et Barnabas
exhortaient les disciples à demeurer dans la Foi,
que les Églises devenaient plus fortes dans la Foi, et quand saint Paul parle
de « la Foi qui nous est commune à vous et à moi » ou qu'il affirme qu'il n'y
a qu'une seule Foi,
ou quand saint Jude
parle de « la Foi
transmise aux
saints une fois pour toutes » (Jude 3), il s'agit de la fides quae creditur, de
la Foi
objective qui
est révélée et enseignée, progressivement, à la sainte Église
de Dieu, par l'Esprit Saint s'exprimant par l'Écriture-Parole de
Dieu. Après
la IIe Guerre mondiale, et surtout à partir des années Soixante,
quand ils virent les protestants réformés français invités à
toutes sortes d'hérésies doctrinales et morales par de
mauvais conducteurs et docteurs, des pasteurs et des fidèles,
souffrant de plus en plus du dogme pluraliste qui leur pesait
comme un joug insupportable et couvrait et justifiait ces hérésies,
reçurent et partagèrent la conviction que leurs Églises devaient
redevenir confessantes, ou mourir. La claire et nette
confession de la Foi était désormais pour eux - comme elle aurait à
devenir pour les Églises et la mission de celles-ci - l'exigence
première de l'adoration et de l'obéissance dues au Seigneur (Mt 5.13-16
; Lc 9.26 ; Ep 4.13-16 ; Hé 3.1 et 4.14). Il ne pouvait s'agir, bien
sûr, d'imposer à quiconque la confession de la Foi puisque, selon Jésus,
« ce que déclare la bouche, c'est ce qui déborde du cœur », mais
il fallait appeler les protestants réformés français, et d'autres
avec eux, à découvrir ou à redécouvrir, comme par une conversion,
la Foi confessée en France et ailleurs aux XVIe et XVIIe siècles et
scellée, alors et bien souvent, par le sang des martyrs. (...) C'est la prise de conscience de l'antithèse entre la confession de la Foi et le dogme pluraliste qui a conduit les réformés confessants des Églises réformées et réformées évangéliques à imaginer, puis à établir, la Faculté de théologie réformée d'Aix-en-Provence... (Pierre
Courthial, La
Foi Réformée en France, pp. 10s et 19) |
Bible et Tradition Ou : de la véritable Tradition de l'Eglise Traditio e Scriptura fluens ! "La Tradition est la Foi vivante des morts ; le traditionalisme est la foi morte des vivants" ! (Jaroslav Pelikan)
Quiconque,
avec les pluralistes, n'identifie pas l'Écriture comme vraie et
infaillible Parole de Dieu (alors que les Pères, les Docteurs
et les Réformateurs de l'Église l'ont fait ; alors et surtout que
l'Écriture s'identifie elle-même comme telle), ne peut voir dans
les confessions de Foi des premiers siècles, et dans celles de la Réformation,
que des documents successifs et hétérogènes dont les derniers
peuvent effacer et remplacer les précédents, et ne peut recevoir
ce que dit l'Écriture de la (ou des) tradition(s). Car,
ici encore, il convient de distinguer la tradition (avec un t),
au mauvais sens du mot, la tradition des Pharisiens et des scribes
qui, selon Jésus, annule la Parole de Dieu (Mt 15.1 et 6), la
tradition des hommes qui, toujours selon Jésus, abandonnent le
commandement de Dieu (Mc 7.8), la tradition du judaïsme pour
laquelle saint Paul avait eu, alors qu'il était encore Saul, un zèle
excessif (Ga 1.14) ; à la Tradition (avec un T), au bon sens
du mot, la Tradition apostolique que les chrétiens doivent
retenir, garder, et selon laquelle ils doivent vivre (2 Th 2.15 et
3.6). Cette Tradition apostolique (= le Nouveau Testament) fait
suite à la Tradition biblique d'avant notre ère (= l'Ancien
Testament) que l'ancienne Église (= Israël) a transmise («
traditionnée ») au peuple de Dieu à partir de Moïse (cf. Ex 19.3
; 2 R 17.13 ; Ps 78.3-6 ; soit un texte de la Loi, un texte des Prophètes et un texte des Écrits). Au
total, la Tradition biblique (La Loi + les Prophètes
+ les Écrits + le Nouveau Testament transmis par le cercle
apostolique : apôtres et prophètes - cf. Ep 2:20) constitue inséparablement
ce que l'Église doit, à son tour, fidèlement transmettre (=«
traditionner » !). En grec, tradition = paradosis et
transmettre paradidômi sont des mots d'une même racine, de
même étymologie. Aussi,
peut-on et doit-on parler, en un sens bon et nécessaire, de la Tradition
ecclésiale qui transmet, traduit, applique fidèlement,
au long des siècles et sous la conduite du Saint-Esprit, la Tradition
biblique, sans rien lui ajouter ou retrancher, mais en l'«
intelligeant » (= en la lisant en profondeur) toujours mieux.
La Tradition biblique, la Foi transmise aux saints une fois pour
toutes, ne cesse pas, ainsi, d'être confessée au long des siècles,
par la Tradition ecclésiale, lorsque celle-ci est fidèle à celle-là. Nos
vieux Docteurs parlaient avec justesse de la Traditio e Scriptura
fluens, de la « Tradition découlant de l'Écriture ».
Il faut préciser cependant que la Tradition ecclésiale doit
toujours être critique, c'est-à-dire qu'elle doit toujours vérifier
et montrer que ce qu'elle transmet est bien le contenu de sens du
texte de cette sainte Écriture qui, seule, est infaillible parce
qu'elle est Parole de Dieu, Règle, pour toujours, de la Tradition,
de la Foi, ecclésiale. La Gallicana, dans sa fidélité à l'Écriture, entend bien se situer dans la Tradition ecclésiale qui doit progresser selon la Norme divine qu'est l'Écriture, l'Écriture seule, sola Scriptura. (Pierre
Courthial, La
Foi Réformée en France, pp. 12) |
Sursum Corda ! ***
(Pierre Courthial, Le mouvement réformé de reconstruction chrétienne, pp. 68s) *** Nous sommes, sans doute à la veille d'une troisième époque (après celles des six premiers Conciles œcuméniques et des Confessions de la Réforme), d'un troisième temps fort, au cours duquel l'Église va devoir confesser sa Foi en la seigneurie du Dieu Créateur et Sauveur. La foi de l'humanisme (= religion de l'Homme se faisant dieu), avec ses Révolutions tricolore, brune et rouge, ses États-providence, tous plus ou moins totalitaires, ses camps d'extermination, ses millions d'avortements et d'exclusions, au mépris des devoirs des hommes, s'écroule sous les décombres qu'elle ne finit pas d'accumuler. Vient le temps où l'Église réveillée, réformée,
reconstruite, devra cesser de s'aligner sur le consensus ambiant pour
confesser la Foi à laquelle Dieu l'appelle par sa Parole, son Évangile
et sa Loi. Il vient, le temps où toute pensée va être amenée
captive aux pieds de Jésus-Christ, en sciences comme en
philosophie, en économie comme en politique, dans la vie des
individus comme dans les familles, les nations, les entreprises
humaines légitimes de toutes sortes. Il vient, le temps où l'Église va prendre à cœur les dernières paroles de Jésus avant son ascension : " Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre..." (Pierre Courthial, La Foi Réformée en France, pp. 18)
(Pierre Courthial, Le jour des petits recommencements, p. 259) |
L'Age de la Foi ! Le Moyen Age, ainsi appelé, trop simplement, parce qu'il va de la conversion de l'empereur romain Constantin le Grand (272-337) aux prémisses de la Renaissance, et qu'il se situe ainsi entre l'Antiquité païenne et un Renouveau païen, est le millénaire d'une civilisation s'efforçant d'être chrétienne, et précisément à cause de cela, caricaturée, calomniée, travestie, vilipendée, par la plupart des historiens et des intellectuels modernes plus ou moins humanistes (1). Le Moyen Age doit bien plutôt être désigné et décrit comme l'Age de la Foi en Occident (2). (...) En fait, sous la souveraineté de la grâce de Dieu et à la mesure de l'obéissance fidèle des hommes, l'Age de la Foi a été la plus belle des civilisations que le monde ait connue, encore qu'elle ait été loin d'être parfaite ; avec ses hauts mais aussi ses bas, avec ses grandeurs mais aussi ses misères. Et l'on peut se demander comment l'intelligentsia d'un XXe siècle abominablement esclavagiste et sanguinaire, avec ses guerre mondiales, ou localisées, au caractère total, ses goulags et ses camps de concentration, ses chambres à gaz et ses tortures, ses massacres et ses avortements par million chaque année, pires encore que les sacrifices humains du passé, et légalisés par les États comme relevant de la médecine, etc., ose regarder de haut, avec mépris, l'Age de la Foi dont la quête incessante et le respect de Dieu ont animé les progrès en tous les domaines. Ne sommes-nous pas parvenus au temps inverse de celui dont parlait le cher et grand S. Athanase quand il écrivait dans Sur l'Incarnation du Verbe, à l'orée de l'Age de la Foi : "De même que lorsque paraît le soleil, les ténèbres perdent leur force, et, s'il en reste quelque chose, il les chasse ; de même, quand est venue la divine manifestation du Dieu Verbe, les ténèbres des idoles n'ont plus de force, mais partout toutes les parties de l'univers sont illuminées par son enseignement." "Le Seigneur a touché toutes les parties de la création, il les a toutes délivrées et détrompées de toute erreur, comme dit Paul : "Il a dépouillé les principautés et les puissances et il en a triomphé sur la croix", afin que personne ne puisse plus désormais être égaré, mais qu'on trouve en tous lieux le véritable Verbe de Dieu." (Pierre Courthial, Le jour des petits recommencements, p. 182ss) (1) Par "humanisme" nous entendons la religion de l'Homme s'auto-divinisant, de l'Homme mesure de toutes choses, de l'Homme exaltant la Raison, sa raison, au-dessus de tout. (2) Sur le "Moyen Age", voir en particulier : Pour en finir avec le Moyen Age, de Régine Pernoud (Seuil, 1977), et Saint Louis, de Jacques Le Goff (Gallimard, 1996). |
Notre tâche !
|
Ils ont dit...
St AUGUSTIN (354-430)
Jean CALVIN (1509-1564)
Groen Van PRINSTERER (1801-1876)
Abraham KUYPER (1837-1920)
|