IL EST RESSUSCITÉ

Pasteur Sylvain TRIQUENEAUX

“ Si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine (c'est-à-dire vide de sens et sans objet) et vous êtes encore dans vos péchés ” (1 Co 15:14,17). La pierre de touche de notre foi est précisément la résurrection car elle atteste au premier chef que Jésus est bien le Christ, le juste mort pour sauver des pécheurs (et non mort à cause de ses péchés, sinon la mort aurait eu une raison de le retenir, Ac 2:24).

La résurrection de Christ est sa justification, la proclamation de sa justice et la manifestation puissante de sa qualité de Fils de Dieu (Rm 1:4). En ressuscitant Jésus, le Père le déclare juste – ainsi que ceux qui sont unis à lui par la foi (Rm 4:25). Elle est victoire sur la mort et destruction de sa puissance (Rm 6:9 ; 1 Co 15:56-57 ; Ap 1:17-18).

Les apparitions sont là non seulement pour attester qu’il est vivant, qu’il n’est plus dans le tombeau, mais aussi pour affermir la foi de ceux qui doutent (Jn 20:26-29) ou pour “ corriger ” le contenu de leur foi (Lc 24:21,25 ; Jn 20:9, 17). Après sa résurrection son enseignement ne diffère pas de celui qu’il dispensait avant sa mort (Lc 24:27 & Jn 5:39) : il n’y a pas de révélation particulière qui viendrait s’ajouter du fait d’avoir connu la mort et d’en être revenu (Lc 16:30-31). La durée de ses apparitions, quarante jours (Ac 1:3), est là pour nous montrer que c’est un temps d’épreuves (pour la foi des disciples) et d’enseignement – comme toutes les périodes de temps de quarante unités.

Cependant sa résurrection n’est pas simplement un retour à l’existence d’avant, comme ce fut le cas pour Lazare (Jn 11) ou le fils de la veuve de Naïn (Lc 7:11-15) pour ne citer que ceux-là. Il est ressuscité corporellement mais c’est un corps transformé, glorifié qu’il a revêtu. Il y a continuité et nouveauté entre son corps d’avant sa mort et son corps d’après sa résurrection : continuité dans le sens où il a bien un corps de chair et d’os (Lc 24:39) et nouveauté radicale dans le sens où il n’est pas tout de suite reconnu (Lc 24:15-16 ; Jn 20:14-15) et où les murs et les portes fermées ne l’empêchent pas de se tenir au milieu des siens (Jn 20:19, 26). C’est cette continuité et cette nouveauté que Paul expose dans son développement sur la nature du corps de résurrection en 1 Corinthiens 15 : 35-57.

Parce que la résurrection de Jésus-Christ est la première de la résurrection finale (1 Co 15:20-23), il est le gage de notre propre résurrection (Rm 8:11) tant pour l’événement que pour la nature du corps que nous revêtirons (Ph 3:20-21 ; 1 Co 15:49).

La résurrection est précisément ce dont les disciples sont appelés à témoigner (Ac 2:32; 4:2,3317:31) – et qui va les pousser à prêcher l’évangile, qui est la bonne nouvelle du salut, c'est-à-dire que la mort a perdu sa puissance de jugement pour tous ceux qui croient du fait de leur résurrection spirituelle dès ici-bas (Ep 2:5 ; 2 Co 5:17 ; 1 Pi 1:3). C’est parce que nous sommes ressuscités dès maintenant que nous pouvons servir Dieu selon sa volonté et vivre saintement. C’est dans notre union au Christ ressuscité que se trouve le fondement de notre comportement et de notre éthique (Rm 6:10-13 ; Co 3:1-15)

Quel profit nous revient-il de la résurrection du Christ ?

D’abord puisqu’il a vaincu la mort par sa résurrection, nous pouvons participer à la justice qu’il nous acquise par sa mort ; ensuite, par sa puissance, nous sommes, nous aussi, dès maintenant, ressuscités pour une vie nouvelle ; et enfin, en la résurrection du Christ, nous avons un gage certain de notre glorieuse résurrection. (Catéchisme de Heidelberg, question 45).