Pierre Ch. MARCEL, Face à la critique, Jésus et les Apôtres, Esquisse d’une logique chrétienne,

La Revue Réformée, supplément au N° 147-1986/3 (septembre 1986)

Paru aussi aux éditions Labor & Fides.

Pierre Marcel : Face à la critique, Jésus et les Apôtres. Esquisse d'une logique chrétienne.

CHAPITRE VIII : LE « CHRISTIANISME » À LA DÉRIVE

ANNEXE IV : L'INTERPRETE CLASSIQUE ET L'INTERPRETE RATIONALISTE  

L'EXEGETE RATIONALISTE - L'EXEGETE CLASSIQUE

Eléments biographiques

 

Pierre Marcel nous livre ici, plus qu’une simple critique de la Critique, une véritable synthèse de sa pensée, toute nourrie de la Parole de Dieu.  D’où le sous-titre de l’ouvrage : « Esquisse d’une logique chrétienne ».

La « logique chrétienne » n’a que peu de chose à voir avec les soi-disant « logiques » de ce siècle, où l’homme prétend être la mesure de toutes choses, y compris de Dieu et de sa Parole. La « Haute Critique » de la Bible - la méthode dite « historico-critique » -, issue de courants de pensée en contradiction évidente avec les présupposés de la foi - rationalisme des « lumières », existentialisme, évolutionnisme, etc. -, sape les fondements même du christianisme biblique et historique, en s’attaquant à la nature divino-humaine de l’Ecriture, en ne retenant d’elle que son côté humain. Le texte biblique est traité comme n’importe qu’elle autre texte de l’antiquité. Le surnaturel est évacué. Les prophéties ne sont plus possibles. Il faut donc bien expliquer les choses autrement.

Et c’est ainsi que l’on se retrouve avec ce que Pierre Marcel appelle un « christianisme à la dérive » : un « Dieu racorni », un « Christ rabougri », un « homme recroquevillé », une « réalité ratatinée », avec pour corollaire, une « extension de l’Ennemi » (cf. pp. 150ss) !

Et c’est ainsi que les théologiens modernes se trouvent en désaccord avec la Bible !

Les théologiens modernes s’octroient le dangereux privilège de réinventer le christianisme, en le mettant au goût du jour, en le modelant, tel un nez de cire, à leurs convenances, afin de ne pas heurter les esprits, afin de rester crédibles à l’« homme-moderne », malgré tout.

C’est cela que Pierre Marcel entend dénoncer dans ce pamphlet - car c’en est un ! -, tout conscient qu’il est de défendre ainsi la cause du Christ, le Chef d l’Eglise et le Seigneur de tous.

Une citation pour finir, en guise de conclusion : « Incroyable, mais vrai : on offre pour remède à l’homme-moderne ce qu’on croit qu’il est devenu : on se fait le porte-parole de son idéologie et de ses misères. Si le monde et présent dans l’Eglise, comment l’Eglise peut-elle être présente au monde ? – Les difficultés de l’homme-moderne à recevoir l’Evangile sont celles de tous les temps. Il y faut la repentance et la foi, par la puissance de l’Esprit Saint. Mais l’Esprit n’a pas de place dans la nouvelle théologie ! » (p. 149)

Et encore : « Au cours de cette étude, nous avons rencontré opposées l’une à l’autre : une logique profane et une logique chrétienne, comme le sont la sagesse de ce monde et la Sagesse de Dieu. Aussi bien ces deux logiques sont-elles chacune l’expression de ces deux sagesses. Pour la Révélation biblique, celle-ci est une logique de bon sens ; nous pouvons dire : la logique du bon sens. Celle-là, tout au contraire, se démontre logique de non-sens. Le sens commun, le sens moral, le sentiment, la raison naturelle déclassent et dénaturent la pensée et le comportement. » (p. 157)

Voir de-même de Pierre Marcel :

L alliance de grâce. Parole, sacrements et baptême                                          Souffrir. . . mais pour quoi ?                                                              Lumière sur votre chemin, t. 1                                                              Lumière sur votre chemin, t. 2                                                              De la veille de la crucifixion à la résurrection

Dans La Revue Réformée, voir en particulier :

Les N° 122-123 (1980/2-3) : 1910-1980 : Hommage à Pierre Marcel

Le N° 2-3 (oct. 1950) : "Le Baptême, Sacrement de l'Alliance de Grâce"

Le N° 7 (3/1951) : "L'actualité de la Prédication"

Le N° 25 : "La Société Calviniste"

Le N° 42 ( 1960/2) : "L'humilité d'après Calvin"

Le N° 63 (3/1965) : "La confirmation doit-elle subsister ? Théologie Réformée de la Confirmation"

Voir aussi :

"L'autorité du Nouveau Testament : du rejet à l'échec", in Dieu Parle, Etudes sur la Bible et son interprétation, Aix-en-Provence, Ed. Kerygma, 1984, pp.169-187.

 

Éléments biographiques :

Pierre Charles Marcel (1910-1992)

Dans la préface du N° 122 (1980/2) de la Revue Réformée : "1910-1980 : Hommage à Pierre Marcel", on lit ceci :

"C'est à la fois un honneur et une joie pour les théologiens soussignés que de vous offrir ce numéro spécial, en hommage, à l'occasion de votre 70e anniversaire qui coïncide plus ou moins avec le 30e anniversaire de cette Revue Réformée que vous avez fondée en 1950 et dont vous êtes toujours l'excellent directeur.

Entre M. Auguste Lecerf (1873-1943) et la jeune génération de théologiens que forment, mis à part leurs aînés : MM. Courthial et Hoffmann, les collaborateurs de ce numéro, c'est vous qui, avec le Doyen Jean Cadier, avez tenu haut et ferme, en France, le flambeau de la Foi réformée.

Si, comme M. Auguste Lecerf, avant vous, vous vous êtes trouvé presque seul, souvent méconnu, critiqué, incompris, vous pouvez aujourd'hui vous réjouir avec nous tous de la reconnaissance que connaît notre Foi, la Foi selon la Parole de Dieu, non plus seulement dans le monde entier mais désormais en ce pays qui fut celui de tant de martyrs, aux premiers siècles comme au seizième siècle et après la révocation de l'Edit de Nantes.

A notre manière, par ce numéro, nous disons notre profond MERCI au pasteur, au théologien, à l'auteur de nombreuses publications, au directeur de la Revue, au père spirituel, à l'ami, au frère, dont nous avons déjà beaucoup reçu.

Alors que nous entendons, venant de haut parfois, et depuis bien des années, trop d'invites à l'hérésie, c'est-à-dire au choix de ce qu'il nous plaît dans la Sainte Ecriture, vous nous avez sans cesse rappelés, cher M. Pierre Marcel, à la fidèle soumission à cette seule Ecriture, à toute cette Ecriture, sûre et solide parce que Parole de Dieu.

Avec vous, nous voulons proclamer la gloire, la souveraineté, la justice et l'amour du Dieu unique Père, Fils et Saint-Esprit.

Nous vous saluons, vous et votre femme, en Jésus-Christ, seul Seigneur et Sauveur.

Les professeurs de la Faculté de Théologie Réformée d'Aix-en-Provence

Pierre Berthoud

Pierre Courthial

Jean-Marc Daumas

William Edgar

Peter Jones

Paul Wells

et

Henri Blocher, professeur de Dogmatique à la Faculté Evangélique de Vaux-sur-Seine

et

Jean Hoffmann, professeur honoraire de la Faculté de Théologie Protestante de Paris."